Brigade fluviale

Le 30 juin 1900, à l’occasion de l’Exposition universelle, le préfet de police Louis Lépine crée un service chargé de la surveillance de la Seine. Les gardiens de la paix de la Brigade fluviale ont alors pour missions de veiller à l’application des règlements en matière de navigation et d’assurer la police des ports et des berges. Après une phase expérimentale, la brigade est confirmée dans ses fonctions en avril 1902.

Placée sous l’autorité de l’Inspecteur Général de la Navigation, la Brigade est composée, à ses débuts, d’une vingtaine d’« agents plongeurs ». En juin 1904, un arrêté étend ses fonctions à toutes les communes situées dans le ressort de la Préfecture de Police ; ses effectifs augmentent, comme le nombre de ses embarcations. En 1906, elle passe sous le contrôle direct de la police municipale ; elle compte alors une quarantaine de policiers et deux canots automobiles, La Vigie et La Mouette, cette dernière étant équipée d’une motopompe.

Lors de la grande crue de 1910, elle porte secours aux personnes mises en difficulté ou en danger par la montée des eaux.

Petite chronologie parisienne

Dates tirées de cet ouvrage fort utile pour tout MJ de Maléfices. 

1900
Février

Premières actualités cinématographiques projetées à l’Olympia.

Avril

Inauguration de l’Exposition universelle (elle dure jusqu’en novembre) et du pont Alexandre III.

Mai

Inauguration du Palais des Beaux-Arts (Grand et Petit Palais).

Élections municipales ; victoire de la droite nationaliste.
Jeux de la IIe olympiade (jusqu’en octobre). Ils se déroulent dans l’indifférence générale.

Juillet

Inauguration de la gare d’Orsay.
Mise en service de la ligne 1 du métro parisien.

Septembre

Les appareils de contrôle automatique du métro sont remplacés par des poinçonneurs.

1901

Juillet

Mise en service de la ligne de chemin de fer électrifiée Invalides-Versailles.

Novembre

Premier concours Lépine, créé par le préfet de police.

1902

Mars

Vote par le Conseil municipal d’un crédit pour équiper du téléphone les commissariats et postes de police.

Avril

Affaire Thérèse Humbert, scandale politico-financier éclaboussant la IIIe République.

Juin

Ouverture du musée des Arts décoratifs.

1903

Juillet

Départ du premier tour de France cycliste.

Août

Catastrophe dans le métro à la station Couronnes : quatre-vingt-quatre morts.

1904

Avril

Premier numéro du quotidien « L’Humanité ».

Mai

Élections municipales ; victoire des socialistes et des radicaux.

Août

Mise en service des premiers « taxamètres », fiacres à compteurs horokilométriques, futurs taxis. [Le principe en avait été voté en 1900 par le Conseil municipal.] Le premier fiacre automobile est mis en service le 20 décembre.

1905

Décembre

Adoption de la loi de séparation des églises et de l’État. Elle prévoit la transmission de près de 70 000 édifices religieux, et des biens qu’ils renferment, à des associations cultuelles.

1906

Janvier et février

Début des inventaires des biens du clergé. Très nombreux incidents, les plus graves dans le VIIe arrondissement, à Sainte-Clotilde et à Saint-Pierre-du-Gros-Caillou. Dans ce dernier lieu, c’est le préfet en personne qui mène l’inventaire, et la police doit intervenir pour disperser les émeutiers.

Juin

Premiers autobus à essence sur la ligne Montmartre-Saint-Germain-des-Prés. Ils éliminent rapidement les derniers omnibus à chevaux.

1907

Mars

Création du premier sens giratoire pour les véhicules, place de l’Étoile.

1908

Mars

Installation du premier distributeur automatique de timbres à l’hôtel des Postes de la rue du Louvre.

Mai

Début de l’affaire Steinheil.

1909

Mars

Inauguration du premier escalier roulant dans le métro, à la station Père-Lachaise.

Mai

Ouverture du parc d’attractions de la porte Maillot, Luna-Park.

Juillet

Premier passage souterrain pour les piétons aux Champs-Élysées, à hauteur de la rue Marbeuf.

Décembre

Création du premier sens unique pour la circulation dans les rues de Mogador et de la Chaussée-d’Antin.

1910

Janvier

Crue de la Seine, dont le maximum atteint 8,62 m, la plus forte inondation depuis 1658. Un sixième de la capitale est touché.

Janvier à Mars

Premier tournoi des Cinq Nations (il remplace le Home Nations Championship qui opposait les quatre nations des Îles Britanniques) ; l’équipe de France perd tous ses matches, dont deux à domicile au Parc des Princes [construit en 1897], contre  l’Angleterre (11 à 3) puis contre l’Irlande (8 à 3).

Mai

Première attaque à main armée en automobile, rue de Laborde.

Printemps 2023 — Événements « Belle Époque »

Trois événements à ne pas manquer à Paris en ce printemps 2023 pour les amoureux de la Belle Époque.

1. Expo « Mucha » au Grand Palais. L’oeuvre de l’artiste tchèque est quasiment devenue synonyme de l’univers visuel de la Belle Époque.

2. Ouverture du Hangar Y. Après des années de travaux, l’ancien hangar à dirigeables de Meudon, qui a vu le premier vol du France, a été rouvert au public.

3. Sortie du film Apaches, dont l’action se déroule dans le milieu des Apaches (forcément), au début du XXe siècle.

Lyon

Allan Kardec

C’est étrange que le jeu Maléfices soit à ce point parigo-centré : d’une part, Lyon a la réputation, en Europe, d’être une ville magique (c’est un des trois sommets du « triangle de la magie blanche » avec Prague et Turin) ; d’autre part Allan Kardec, le fondateur du spiritisme contemporain, était lyonnais.

Par ailleurs, Lyon compte une longue tradition occulte puisque le grenoblois Cornelius Agrippa y a pratiqué l’astrologie, le sicilien Cagliostro la sorcellerie, et le Comte de Saint-Germain l’alchimie.

En outre, Lyon était depuis le XVIIIe siècle le centre français de la franc-maçonnerie : le fabricant d’étoffes de soie Jean-Baptiste Willermoz y avait créé la loge du Rite écossais rectifié, et le mystérieux thaumaturge Joachim Martinès de Pasqually y avait fondé l’ordre des Chevaliers maçons Élus Coëns de l’univers (un ordre ésotérique mélangeant allègrement doctrines chrétiennes et maçonniques). Cagliostro, toujours lui, y avait fondé la loge maçonnique « la sagesse triomphante » prétendument selon les préceptes de la Haute Maçonnerie égyptienne.

Autre particularité de Lyon à la période qui nous intéresse : là où le spiritisme parisien attire surtout les personnes aisées, le spiritisme lyonnais se répand principalement auprès des canuts (les ouvriers de l’industrie textile), et la bonne bourgeoise catholique et réactionnaire regarde le mouvement spirite d’un œil inquiet, les révoltes des Canuts (des années 1830 et 1840) étant un souvenir encore vif.