Thursday 4 May 2023

Le Pletzl

Le Pletzl (« petite place », en yiddish) est le surnom du quartier Saint-Gervais du Marais, haut-lieu de l’immigration ashkénaze à Paris. Si quelques familles juives venues d’Alsace s’y installent après la guerre franco-prussienne, c’est surtout à la Belle Époque que des milliers de Juifs d’Europe centrale et orientale, spécialisés dans les métiers de la confection, s’installent dans ce dédale de ruelles insalubres et sombres de part et d’autre de la place Saint-Paul. Cette dernière devient d’ailleurs, pour les Parisiens, la « Place des Juifs » (cf. la carte postale ci-dessus), même si ce nom n’est pas officialisé dans la toponymie de la capitale. Ces immigrants d’Europe centrale et orientale bâtissent des synagogues et ouvrent des commerces de bouche, des librairies yiddishisantes, des associations d’ouvriers, des sociétés de secours mutuel, des cercles d’étude, transportant dans les étroites rues du quartier l’atmosphère du Yiddishland.


Quelques lieux remarquables :

  • 4bis, rue des Rosiers – École israélite du travail, formant de jeunes apprentis
  • 7, rue des Rosiers – cantine des indigents fondée par les Rothschild
  • rue des Hospitalières-Saint-Gervais – école élémentaire des Hospitalières-Saint-Gervais, école élémentaire publique et laïque mais fréquentée par les garçons juifs du quartier
  • rue des Hospitalières-Saint-Gervais – restaurant Rozenstroiks, lieu de rendez-vous des tailleurs, fourreurs, chapeliers et orfèvres
  • 21bis, rue des Tournelles – principale synagogue du quartier, de rite alsacien
  • rue des Écouffes – Oratoire

Wednesday 3 May 2023

Pavés en bois

Une des erreurs factuelles fréquemment commises dans les fictions audiovisuelles se déroulant à la Belle Époque est de tourner les scènes extérieures dans des rues pavées dont les pavés sont en pierre, alors que, en réalité, de nombreuses rues du Paris de la Belle Époque avaient leurs pavés en bois.

Mais pourquoi donc des pavés en bois ? Eh bien la raison en est simple : le Paris de la Belle Époque est une ville dont les transports, publics ou privés, sont encore en majorité à traction hippomobile, et le trafic des chevaux est moins bruyant sur des rues recouvertes de bois.

Globalement, ce sont les quartiers riches de l’ouest de la capitale qui sont revêtus de pavés en bois, mais ce n’est pas non plus une règle universelle, comme le montre la photo ci-dessus de pavés en bois du XIe arrondissement.

Paradoxe

  Je suis en train de lire l’excellentissime ouvrage La Belle Époque de Michel Winock (bon, c’est la toute première référence bibliographiq...