Campagne Maléfices - Résumé Ep03

Jour 1 : Sam 19/04/1902

Le club Pythagore informe le groupe (cf. session précédente).


Jour 2 : Dim 20/04/1902

Arrivée Hôtel + Première rencontre

C’est un orage menaçant qui inaugure les premiers pas de la fine équipe, ce 19 avril 1902. Cinq heures de train pour Dives-sur-Mer, quelques fiacres sous une pluie diluvienne, et un enregistrement au Grand Hôtel de Cabourg plus tard, nos fringants enquêteurs peuvent enfin rencontrer London Cartwright, bien déterminés à faire leurs preuves et soigneusement préparés : 


Séraphin est venu accompagné de son fidèle Amadou Orion


Fiona a acquis une force accrue pour impressionner ses interlocuteurs. Ses malles ont été soigneusement équipées, notamment d’une trousse mécanique, de cordes et d’un briquet, en plus de ses différents vêtements de voyage.


Louise a concocté un pistolet de poche à chambre unique, pouvant tirer 4 types de billes explosives : scopolamine, son antidote, poison létal, et fumigène.


Luc a développé son sens de lecture des micro-expressions corporelles. En se renseignant auprès de sa troupe circassienne de Porte de Clichy, il apprend qu’une troupe rivale, “la Troupe du Diable”, est basée aux abords de Cabourg.


Nos compères arrivent au domaine de leur cliente et découvrent une bâtisse à la pierre usée, mais au jardin à l’entretien irréprochable : plusieurs jardiniers s’y affairent justement, au mépris de la pluie qui ne fait que s’intensifier.


Annoncés auprès du majordome — et unique intendant du domaine — Paul Smith, bien bâti dans sa fin de trentaine et qui ne laisse pas indifférentes Louise et Fiona, c’est enfin dans le salon chauffé au bois que la troupe fait la connaissance de Miss Cartwright.


London, 32 ans, a à peine le temps de sécher les larmes qui trahissent son affliction, avant de se présenter au groupe et faire le récit des événements survenus. 

Orpheline d’un père tué en légionnaire à la guerre du Tonkin en 1885, Rance Cartwright, et d’une mère morte de chagrin en 1898, London réside seule dans ce domaine qu’elle a acheté il y a 3 ans et dont elle peine aujourd’hui à s’acquitter des frais d’entretien. Sa seule famille est aujourd’hui sa sœur cadette âgée de 21 ans, Echo, avec qui elle entretient des relations froides, bien qu’elles aient acheté le bien immobilier ensemble. D’apparence, il s'agit d’une trentenaire assez belle mais qui semble s’habiller avec les vêtements de sa mère, en tous cas avec des tissus passés de mode. De toute évidence, le temps semble s’être arrêté pour London depuis que son père et sa mère sont partis.


Une fête mondaine a été organisée il y a de cela deux semaines pour célébrer le rapatriement des dernières affaires ayant appartenu à M. Rance Cartwright, perdues pendant des années et finalement restituées à London à Fréjus un mois auparavant. C’est ce paquetage qui, en plus de vieilles tenues et quelques souvenirs photographiés, contenait le « Soleil de Minuit », le fameux bijou au cœur émeraude.


24 convives ont participé à ce qui devait être un hommage mortuaire à la hauteur du pater familias, mais qui au final sera le théâtre du sombre larcin au centre de l’enquête.

  1. Echo Cartwright
  2. Brent Spanner
  3. comtesse de Frégueilles
  4. comte de Frégueilles
  5. Philip de László
  6. Lucy de László
  7. marquis de la Renardière
  8. prince Antoine Ionesco
  9. docteur Tarcaud
  10. docteur Lejeune
  11. Henry Ristelle
  12. marquise de Cambreterre
  13. marquis de Cambreterre
  14. marquise de Cambreterre (mère)
  15. Hippolyte Thallis
  16. Marie-Hélène Thallis
  17. Pierre Landais
  18. Julie Landais
  19. Adalbert Löwy
  20. Mardochée Löwy
  21. Rachel Löwy
  22. Odile ??
  23. Pierre d’Azincourt
  24. Léon Poncif

Le récit du larcin relaté, London réduit considérablement le champ des suspects. La bague était fermée sous clef, et seules trois personnes en disposaient : London, Paul Smith, et Echo Cartwright.


Pour London, le coupable est tout désigné, tant Paul Smith jouit d’une image de loyauté inviolable, et tant Echo semble ennemie de tout ce qui définit son aînée : frivole, encline à la fête et aux dépenses exagérées, elle n’a jamais connu son père et n’a jamais vécu dans le culte de sa mémoire, à la différence du reste de sa famille.

C’est elle qui a commis le vol, aucun doute pour London.

À ce faisceau d’indices relatés s'ajoute le compagnon d'Écho, Brent Spanner, un missionnaire américain presbytérien présenté comme menaçant, mythomane et rustre. London, lorsqu’elle parle de lui, trahit une certaine affection mêlée à du ressentiment à son encontre.


La mission semble contre toute attente plus simple que prévue : confronter directement Echo Cartwright, et jouer de quelques crochets dans les gencives pour récupérer ledit souvenir de pôpa.

Tous les coups sont permis donc, mis à part une seule obligation : rester discret auprès de la police et éviter d’ébruiter l’affaire.

L’affaire sera-t-elle bouclée en deux coups de cuillère à pot, ou bien “There’s more than meets the eye”, comme le dirait miss London dans son anglais natal?


Départ + agression voiture

L’heure de prendre congé étant venue pour les enquêteurs, c’est l’intendant M. Smith qui se propose pour reconduire les invités à leur hôtel.

Sur le pas de la porte, les enquêteurs ne manquent pas de remarquer que malgré l’heure tardive, les jardiniers étaient encore en train de s’affairer à leur ouvrage.

Tant bien que mal, les invités s’entassent dans une seule voiture, une Renault modeste, en lorgnant sur deux véhicules visiblement d’apparat. Le trajet aurait pu se dérouler sans encombre, mais à la route escarpée entre deux fossés  s’ajoute une mystérieuse Peugeot noire, phares éteints, déboulant par l’arrière et percutant volontairement notre groupe.


Ne devant son salut qu’à l’extrême habileté de Paul Smith au volant, le groupe subit de l’assaillant cagoulé une salve de tirs au pistolet, visant sans succès les pneus de la voiture.


Soirée au Grand Hôtel

Luc décide d’aller se reposer après cet épisode éprouvant et ce voyage éreintant.


Fiona reste mimer le lèche-vitrines des boutiques closes de l’accueil, en observant si personne de suspect n’aurait suivi le groupe jusqu’à leur point de chute. Visiblement, ils peuvent souffler.


Séraphin demande à Amadou de rendre compte de la disposition du centre-ville, à la fois pour l’enquête mais aussi pour affaires potentielles.





Jour 3 : Lun 21/04/1902

Demandes hôtelières

Arsène, le concierge de l’hôtel, se soumet aux demandes de Fiona et Louise : la première souhaiterait obtenir une carte de la ville, mais il n’y en a pas en boutique; la seconde demande à appeler son père qui, travaillant au Ministère des Armées, connaît peut-être le Docteur Tarcaud.

À la demande de la chimiste, Arsène précise que la seule Peugeot noire qu’il connaisse a été détruite dans un accident de voiture il y a un an. D’autre part, il s'informe sur d’éventuelles expositions de Philip de László dans la région actuellement.


Appel auprès de Paul Smith

Fiona appelle le majordome et ange-gardien de leur cliente, et ce dernier complète les informations de la veille : en opposition à sa maîtresse, lui serait d’avis de faire appel à la police. Cependant, le groupe doit se soumettre aux directives du club Pythagore. D’autre part, il révèle avoir travaillé en tant que membre de la sécurité en Grande-Bretagne pour la petite noblesse, ce qui explique sa carrure et ses réflexes remarquables. Enfin, il précise que personne n’est au courant pour le vol de la bague, pas même les amis de London. Le groupe d’enquêteurs doit donc trouver une excuse afin de leur rendre visite et les interroger, et utiliser le nom de London est possible.

Fiona propose de déclarer qu’elle et Louise sont des touristes venues investir dans une résidence secondaire, Luc est le protégé de Fiona, et Séraphin est en voyage d'affaires. La bande ayant approuvé cette idée, l’aviatrice s’empresse d’appeler le château de Frégueilles pour annoncer la visite des quatre à 17h.

Appel chez Echo Cartwright

Luc Lachips, déterminé à ne pas perdre une minute, appelle directement chez la principale suspecte, la sœur cadette de la cliente. Au combiné répond son bon ami, Brent Spanner. Sa voix est rustre et fermée, mais il perd facilement ses défenses face à l'amabilité légendaire du circassien : en effet, le showman joue sur la corde sensible de la partnership américaine pour se rapprocher de ce caméléon, avec succès !


Brent se présente comme présbytérien, car c’est un missionnaire voyageant dans le monde pour répandre la bonne parole de Dieu. Il présente Echo comme une fêtarde portée sur la boisson, qui passe la plupart de son temps dans les galas de charité, plus intéressée par les galas que par la charité.

Luc n’insiste pas pour parler à cette dernière, mais tire de la bouche de Brent une invitation à boire des boissons non alcoolisées avec lui s’il revient à Paris.


Visites des amis proches de London, invités à la party

- Prince Antoine Ionesco, diplomate, 24 ans

Louise et Fiona rendent visite au prince Ionesco dans son hôtel en front de mer, qui s’avère être un jeune homme remarquablement galant et instruit. Le cœur libre de l’aviatrice vole du majordome Smith au prince en tous sens.

Le prince durant l’échange parle tout d’abord de Brent Spanner, le bon ami d’Echo Cartwright : cet “homme de Dieu” comme il se présente tient des discours troués de paradoxes en regard de son attitude, et le prince ne le porte de toute évidence pas dans son cœur. C’est selon lui un affabulateur qui enjolive ses aventures pour impressionner la gent féminine… rescapé d’un attentat œuvre des services secrets prussiens ? Sa sœur tuée par les Turcs ? Vraiment. Ionesco est exaspéré en sa qualité de diplomate consul de Roumanie.

Le jeune homme évoque ensuite le Midnight Sun, et ses yeux s’animent lorsque son souvenir l’habite : il le décrit comme un bijou qui échappe aux normes esthétiques, mais qui n’en est pas moins fascinant, notamment, le vert en son centre. Une bague remarquable, cela est certain.

- La famille Cambreterre : la Marquise et son époux, rentiers

Luc se rend en parallèle au domaine Cambreterre afin de questionner les deux époux présents à la party.

Le mari révèle peu de choses intéressantes, si ce n’est qu’il a passé la soirée dans le jardin à fumer et discuter politique avec les hommes, puis l’a finie la tête à l’envers avec un trop-plein de Champagne dans les idées.

La marquise de Cambreterre, amie proche de London, offre un entretien plus poussé, et ses partages sur Brent Spanner ou le joyau vert envoûtant corroborent les propos du prince Roumain.

- Arsène les bons tuyaux et Séraphin chez les flics

De retour au Grand Hôtel, l’intendant favori répond aux demandes du groupe : malheureusement toujours pas de carte pour Fiona, papa de Laderrière ne connaît pas le Dr Tarcaud. Une bonne nouvelle cependant : le peintre austro-hongrois de Laszlo possède un atelier à Dives-sur-Mer, non loin de Cabourg.

Pendant ce temps, Séraphin se rend chez les policiers du centre-ville afin de déclarer, sans rien révéler de l’affaire, l’incident de la Peugeot noire.

- Entretien avec une sommité de Cabourg, la Comtesse de Frégueilles

L’heure du thé approchant, la fine équipe se rend comme prévu auprès de la Comtesse de Frégueilles. Le domaine ne les déçoit pas, et c’est dans une magnifique demeure qu’ils sont accueillis par les employés de maison. La Comtesse les fait asseoir chaleureusement tout en intimant son personnel de servir boissons et biscuits. Madame est Champenoise, elle a également vécu dans la Beauce et discute donc de la région et notamment de Chartres avec Louise, qui connaît bien la Beauce. Elles discutent notamment d’une célébrité de la ville qui était conviée à la party, Pierre d’Azincourt, tout comme son ex-femme Odile.

Lorsque l’hôtesse mentionne London, elle évoque une jeune fille en adoration de son père, et dévastée depuis quatre ans, à savoir la mort de sa mère. Elle était plus que ravie de récupérer les affaires de son père à Fréjus, si maigres soient-elles. Quand le groupe interroge la Comtesse de Frégueilles sur le Midnight Sun, elle est réticente à répondre et le qualifie d'étrange, trop exotique à son goût, elle qui préfère le classicisme normand.


la comtesse

L’échange est très cordial, si bien que le groupe reste même dîner chez la charmante hôtesse, qui nous le rappelons ignore apparemment tout de l’affaire du Midnight Sun. Voici les questions soumises à la Comtesse de Frégueilles.

Pourquoi de tels différends entre London et Echo Cartwright ?

L’aînée a vécu dans l’adoration de son père, qui est pour elle un héros, un mythe vivant, tandis que la cadette ne l’a jamais connu et n’y est donc guère attachée bien qu’elle aime sa famille.

De cette  réponse émane une attitude très protectrice de l’hôtesse envers London.

Que pensez-vous nous dire de Brent Spanner ?

Autant dire que son avis sur le spécimen n’est pas positif.

Brent aurait été le bon ami de London durant presque deux ans, l’aurait accompagnée à Fréjus et l’aurait quittée pour sa sœur dès leur retour de la Côte d’Azur ! Elle ajoute, concordant avec Ionesco, qu’il s’agit d’un goujat mythomane ne cherchant qu’à impressionner les femmes sous couvert de puritanisme. 

Que pensez-vous de l’usage que London fait du pécule que vous lui fournissez ?

London est une brave fille, qui souhaite maintenir sa dignité malgré sa situation financière. Si les jardins sont magnifiquement entretenus, c’est bien London qui paye le prestataire à savoir une entreprise qui lui aurait offert ses services pour moitié prix. Il s’agit de la Pépinière les Vergers de Cabourg. Madame trouve cela sensé et remarquable.

Que pouvez-vous nous dire du Docteur Tarcaud ?

C’est un très bon ami de feu Rance Cartwright, qui en plus d’être un médecin aguerri est un grand connaisseur de l’Orient. Il a après tout été sur le terrain toute sa vie.

À l’avenir, si vous organisez un salon artistique, pourriez-vous nous convier ? Et quel est votre avis sur les productions des artistes qui étaient conviés à la party de London ?

Elle nous conviera avec plaisir, il y en aura probablement dans quelques semaines. Elle nous montre ensuite également une galerie d’une dizaine de tableaux de Philip de László : un style impressionniste assez classique avec des jeux de lumières remarquables. Sa femme Lucy musicienne est charmante, et elle connaît davantage l’écrivain Adalbert Löwy en tant qu’ami proche de London qu’en sa qualité de lettré. Le Comte de Frégueilles, présent au dîner, concorde avec son épouse dans ces avis respectifs.

Que pouvez-vous dire du prince Ionesco ?

C’est un charmant jeune homme, qui aime beaucoup le spiritisme.


Ces questions répondues et la soirée avançant à 22h, le groupe prend congé et retourne au Grand Hôtel. Vers 23h Arsène, répond aux différentes demandes du groupe formulées en matinée : toujours pas de carte pour Fiona, et le père de Louise lui apporte une réponse décevante : il ne connaît pas le Dr Tarcaud. Vient ensuite un repos amplement mérité.


Jour 4 : Mar 22/04/1902

Confrontation avec London

Marqués par la révélation de la relation passée entre London et Brent, le groupe décide de rendre visite à sa cliente pour la confronter.



Bien qu’elle soit réticente, elle comprend que les enquêteurs veulent en savoir plus. Elle explique donc qu’elle a rencontré Brent il y a deux ans à Paris, alors qu’elle rendait visite à sa sœur. Ils ont donc vécu ensemble deux ans par la suite, Spanner logeant au sein de la demeure Cartwright. Il n’était pas très dépensier et gagnait un petit pécule venant de son église.

Encore ensemble durant le voyage à Fréjus il y a quatre mois, il aurait immédiatement voulu faire expertiser le Midnight Sun en le voyant.


D’autre part, London révèle l’adresse du siège de la Pépinière entretenant son jardin.


Enfin, elle découvre l’incident de la Peugeot noire et est très étonnée. Visiblement rien de similaire ne lui a été rapporté, ou elle n’a jamais vécu semblable incident.

Vergers et Pépinières

En fin de matinée, les enquêteurs décident de se rendre au siège de la Pépinière les Vergers de Cabourg. Louise suspecte cette entreprise décidément très investie pour Mlle Cartwright de quelque chose.

Malheureusement, arrivés sur place, c’est une entrée principale verrouillée avec de solides portes et une pluie torrentielle qui les accueille. La chimiste grimpe à un des murs ceinturant l’entreprise pour observer au-delà, mais il ne semble y avoir personne, hormis d’absurdes rangées d’arbres et plantes. Le groupe quitte le lieu, bredouille.

Retour Paris + visite sœur

A 13h Luc, Fiona, Louise et Séraphin montent à bord du train de Dives-sur-Mer direction Paris. Il est temps de rendre visite à Echo Cartwright et son bon ami Brent Spanner qui a, il est vrai, offert de boire un verre aux côtés de Luc s’il venait visiter la capitale.

Il arrivent donc à 18h à la gare Saint-Lazare et s’installent au café le Lazare afin de discuter de leur plan. Deux idées se dessinent : Louise et Séraphin, persuadés des mauvaises intentions de Brent et peut-être même Echo, veulent les interroger à coups de scopolamine et de patates de forains. D’autre part, Luc et Fiona préfèrent tisser des liens amicaux avec les suspects (qui ne sont que des suspects d’après des on-dit) afin d’en tirer peut-être plus d’informations encore. Finalement, c’est le plan B qui est choisi, et rien n’exclut de retourner au plan A si les choses ne se présentent pas comme prévu.


Vers 19h, le groupe arrive vers la rue de Rivoli en direction de l’appartement d’Echo. Voici la stratégie du groupe : Séraphin et Louise restent cachés sous les arcades. Amadou, leur complice, se place face à la façade du bâtiment et sert de médiateur pour faire signe si Fiona elle-même lui indique qu’elle est en danger par un signe dont ils ont convenu (un châle lancé par la fenêtre). Pourquoi serait-elle en danger ? Car elle et Luc s’invitent chez Echo. Le groupe entre en position, la scène commence.


Luc prend les devants car il est le seul contact “privilégié” de Brent. Après avoir bluffé auprès de bien trois gardiens, le duo se retrouve au sixième étage, nez-à-nez avec une véritable armoire à glace au nez de boxeur tordu. Son accent américain révèle qu’il est bien Spanner. Et l’homme n’est pas du tout amical : sans prétendre recourir à la violence ses sourcils froncés et son regard traduisent parfaitement son envie que les deux arrivants déguerpissent. Heureusement, une jeune femme plus que pompette passe sa tête à travers la porte d’entrée d’un appartement et, hilare, les invite à rentrer boire un coup lorsqu’ils mentionnent London. Elle intime même à « Brentie » de surveiller ses manières. Oui, il s’agit bien d’Echo Cartwright. Si sa sœur était la lune, elle serait le soleil. Pétillante, bruyante pour ainsi dire, elle arbore des tissus extrêmement courts sans doute de la dernière tendance.

En passant près de Brent, le duo ne peut s’empêcher de remarquer des yeux aussi atypiques que fascinants, à savoir deux centres gris entourés de cercles verts. Un vert qui n’est pas sans rappeler un certain bijou.


Alors que Luc commence à meubler auprès d’Echo (ce qui n’est pas bien difficile au vu de la concentration d’alcool dans son sang), Fiona fait signe à Amadou que tout va bien pour le moment, car la fenêtre donne heureusement sur la rue avec Louise et Séraphin.

S’ensuit un échange des plus lunaires, où Echo répond avec une facilité déconcertante aux questions 

de Luc et Fiona, tandis que le colosse, traité comme un majordome par la vingtenaire, les jauge d’un mauvais œil, hurlant “partez d’ici” avec ses iris.


Lorsque questionnée sur sa relation avec sa sœur, Echo ne cesse de la qualifier de “folle” dans une sorte d’affection condescendante. En effet, la cadette dit avoir profondément aimé sa mère, mais, n’ayant jamais connu son père, il s'agit d’un parfait inconnu pour elle. Que London lui en veuille de ne pas lui porter une admiration sans borne, comme elle, est donc ce qu’Echo voit comme une absurdité et London un manque de respect. Ce différend s’ajoute au fait que Brent “ait changé de camp”, mais Echo est surprenamment cruelle lorsqu’elle aborde le sujet : aucun remords, et un dédain explicite pour ce dernier puisqu’elle avoue à Luc et Fiona, devant Brent, ne pas souhaiter se marier avec lui, mais plutôt donner ses vœux à un homme riche lorsqu’elle aura dilapidé sa fortune.

Après ce coup de marteau sur le moral de Spanner, qui ne cache pas sa colère, Luc change de sujet en abordant le bijou. A ce moment, le presbytérien plisse ses yeux avec satisfaction. Son air malicieux disparaît soudain lorsque, contre toute attente, Echo lâche entre deux flûtes de Champagne “c’est moi qui l’ai volé”.


Bouches bées, Luc et Fiona tentent de reprendre leurs esprits face à ce qu’ils pensaient être un aveu à arracher. Pourquoi l’a-t-elle volé ? Echo dit ne même pas aimer ce bijou, mais par arrogance elle a souhaité le posséder : en effet elle voulait à Fréjus couper la bague en deux pour la revendre, mais London aurait refusé, désignant la bague comme sa propriété. Outrée, Echo aurait pris la bague. Face à ces aveux, Brent est mortifié.


A l’instant où Luc et Fiona s’apprêtent à les questionner quant à où se trouve la bague, Echo, définitivement soûle, les enjoint à la suivre dans une soirée qu'une connaissance tient en ce moment. N’ayant guère le choix, le duo suit, sidéré, au beau milieu de la nuit.


Perdus dans les lumières de la nuit

Profitant de l’état d’ébriété d’Echo, Luc et Fiona enjoignent Louise et Séraphin à monter à bord de la calèche. Ces derniers, interloqués, font confiance au duo infiltré mais se questionnent.

Après quelques minutes, la calèche arrive devant un bâtiment cossu du centre parisien. Echo saute du véhicule, décidée à continuer de s’hydrater au Champagne, et Brent la suivant de près comme un chien de garde. Les enquêteurs les suivent dans des escaliers classieux jusqu’à un immense appartement où ivresse et oisiveté s’enlacent.

Le groupe des quatre décide d’aller plus au calme sur un balcon extérieur, afin de discuter tout en gardant un œil sur les deux spécimens, qu’ils surveillent.


Luc et Fiona révèlent à Louise et Séraphin la teneur de l’échange improbable qui s’est tenu plus tôt, dans les moindres détails. Séraphin est aussitôt convaincu que Brent a été impliqué dans le vol de la bague, et que ce bijou ésotérique exerce désormais une sorte d’emprise maléfique sur l’homme. Ses yeux sont de toute évidence anormaux. Fiona pense quant à elle que le mobile du vol ait été pour plaire à Echo, car une espèce d’amour non réciproque se dessine dans le couple.


Alors que les enquêteurs dressent leurs hypothèses, ils se rendent soudain compte que Brent et Echo ont disparu. Ils ont beau chercher à retrouver leurs silhouettes, et même l’odeur du colosse (un cuir très tourbé) dans les escaliers, ils ont la certitude que le couple leur a échappé lorsqu’ils constatent que la calèche a disparu.


Déconfit, le groupe décide d’aller profiter des quelques heures restantes de la nuit pour dormir un peu, se séparant.

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