Campagne Maléfices - Résumé Ep04

 Session 4 : courses-poursuites reptiliennes

NB : le joueur incarnant Luc Lachips étant indisposé, il a été décidé que le circassien partait en tournée avec sa troupe en province… il reviendra dans de nouvelles aventures !

Jour 5 : Mer 23/04/1902

Filature ferroviaire


Suite à la déconfiture de la veille, le groupe réfléchit : où peut être le bijou ? Soit toujours en possession d’Echo, soit de Brent son compagnon, soit… dans une boutique qui l’aurait acheté à la cadette Cartwright.

  • Louise appelle Grenier afin qu’il surveille les enchères et activités parisiennes en vue de repérer, peut-être, le Midnight Sun. Elle décide également de rédiger une lettre à un certain lyonnais, M. Guillemet. Cependant, pas d’infos concluantes.

  • Séraphin contacte son réseau parisien spécialisé dans le secteur bijoutier. À l’instar de la première, pas de retour prometteur.


De son côté, Fiona décide de retourner rue de Rivoli vers l’heure de déjeuner : elle se poste devant l’appartement d’Echo et Brent. Afin de ne pas être reconnue, elle revêt sa tenue de voltige. Peu de temps après, elle voit Brent, une mallette à la main, sortir du bâtiment et héler un fiacre. Bien décidée à ne pas le lâcher d’une semelle, elle imite l’Américain et intime à son cocher de suivre la première hippomobile.

Les deux voitures arrivent Gare Saint-Lazare : Fiona observe et imite les moindres gestes de Brent, tout en veillant à ne pas se faire repérer. Ainsi l’homme achète un billet de train, mais malgré son physique athlétique manque ce dernier de peu. Ravie, l’aviatrice en profite pour acheter trois billets pour le même (prochain) train que sa cible. Enfin, elle se rend dans une cabine publique afin d’appeler Louise à son domicile, puis Séraphin à sa boutique : ainsi la rejoignent-ils une bonne heure plus tard, au fait des actions entreprises précédemment.


A 13h, le groupe monte dans le train : afin de gagner en discrétion ils n’ont pas choisi le même compartiment que Brent, mais Fiona connaît grâce au guichetier l’emplacement exact de leur proie. Cinq heures plus tard, à 18h, le groupe arrive à Dives-sur-Mer : en descendant du train au même instant que l’Américain le groupe manque de se faire remarquer, mais heureusement il semble pris dans ses pensées. Le même manège que rue de Rivoli se dessine ensuite : l’homme hèle un fiacre, le trio fait de même en demandant au cocher de suivre le premier… ce qui amène tout ce beau monde à Cabourg, et plus précisément chez London Cartwright !


De l’action pas piquée des hannetons chez London

Avant de décider s’ils vont rester discrets, les comparses observent Brent : son fiacre s’arrête en amont du jardin, et il descend. Toujours sa mallette à la main, il commence à discuter de façon animée avec deux jardiniers… à la vue de cette scène, le trio opte pour l’audace. Ils imitent l’Américain, et vont même voir celui-ci : simulant la coïncidence, ils s’imposent. Les deux ouvriers s’éloignent aussitôt, et Brent grince des dents. Fiona et Louise initient immédiatement la conversation, pendant que Séraphin et Amadou filent voir les jardiniers.


L’antiquaire et son factotum commencent par interpeller les deux jardiniers amicalement. Ces derniers se sont dirigés vers l’auvent de la demeure, et remballent leur matériel en vue de le rassembler sur leur charrette. Restant de dos et muets, ils ignorent copieusement Séraphin. Au bout de plusieurs tentatives, Amadou suppose qu’ils ne parlent pas français. L'antiquaire décide alors de se placer face à eux et de les solliciter plus vigoureusement : le plus proche répond, ni plus ni moins, par un coup de poing. Pris par surprise, Séraphin accuse le coup en pleine joue, mais reste sur ses appuis. Son sang ne fait qu’un tour alors il répond par la même, et s’ensuit une véritable bagarre en deux duos, Amadou se battant avec la seconde armoire à glace. Quelques échanges plus tard, Amadou tombe net dans les pommes après avoir été frappé en plein front, et le pauvre Séraphin couvert de bleus ne tarde pas à le rejoindre.


Pendant ce temps, ne se doutant de rien, les deux femmes escortent Brent vers l’hôtesse : lorsque London constate que les deux enquêtrices sont présentes, elle semble gênée. Elle leur apprend d’autre part, ce qui corrobore leur impression, que Paul Smith a disparu depuis la veille. Annonçant qu’il partait en courses au centre-ville, il avait en fait préparé une véritable valise avant de disparaître en fiacre. Fiona cache son étonnement et sa déception, et écoute London attentivement.

Poursuivant le questionnement, l’hôtesse ne tarde pas à annoncer que Brent reviendra vivre auprès d’elle, ici, à Cabourg ! En effet, ce dernier poursuit “qu’en entendant les propos d’Echo la veille, il n'avait pas supporté l’idée de vivre auprès d’une voleuse. Il est revenu auprès de son amour véritable, London; cela ferait la leçon à la cadette de le découvrir en se réveillant en pleine après-midi”. Louise et Fiona, sceptiques quant aux sentiments de l’Américain, veulent resserrer leur étau. Ainsi, Louise sort son pistolet de poche et lui tire une balle de scopolamine en plein pectoral. Après le choc de London et son bon ami, ce dernier ne demande pas son reste et s’enfuit en courant droit hors du domaine.

La chimiste part à sa poursuite aussitôt. L’aviatrice la talonne bredouillant des excuses auprès de London, et décide d’allumer la Renault déjà utilisée auparavant par Paul Smith : malheureusement, bien que toutes les chances aient été de son côté, elle échoue lamentablement, trop perturbée par les souvenirs du majordome sans doute. Tout en pestant, elle découvre Séraphin et Amadou étendus dans l’herbe. Le premier est méconnaissable, son visage blessé et gonflé étant aux couleurs du drapeau français. Les deux femmes décident d’abandonner les recherches et de plutôt soigner leurs alliés. Même London accepte de leur fournir glace et sels.


Cependant, pas de répit pour les héros ! À peine l’antiquaire et son homme à tout faire ouvrent-ils les yeux qu’un coup de feu retentit, et les vitres de la maison éclatent avec fracas. Une fois le verre tombé à terre, la bande regarde par le trou béant créé par l’attaque : dans un vrombissement, la Peugeot noire inquiétante repart !


Visite nocturne aux “Vergers de Cabourg”

Il est 22h, mais le groupe est bien trop à cran pour aller se reposer après un tel incident. Jugeant qu’il serait difficile de retrouver l’assaillant maintenant, la seule piste intéressante à creuser revient aux Vergers de Cabourg : en effet, ses jardiniers tiennent autant du vaurien mafieux que de l’horticulteur, comme peut en témoigner Séraphin.


Ainsi, le groupe décide de retourner visiter la fameuse pépinière. Après quelques minutes de route, même tableau : le domaine protégé semble fermé et plongé dans le noir. Ne se laissant pas démonter, le groupe fait le tour et crochète une des trois portes d’entrées. Se présentent alors, au milieu des rangées d’arbres, une maison, une écurie et un débarras. Sans surprise, la charrette vue précédemment est près du deuxième bâtiment. Le trio se sépare pour fouiller chaque point d’intérêt : ainsi, le débarras et l’écurie ne présentent rien de notable hormis des outils que l’on s’attendrait à rencontrer dans une pépinière. D’autre part, des traces de voiture sortent de l’enceinte du lieu et rejoignent la route direction Paris.

La maison, quant à elle, offre sous sa commune apparence des trouvailles remarquables : une grande quantité de paperasses en allemand, des caisses remplies de Luger. D’autre part, aucun item attendu comme des livres ou photos de famille. Cette demeure ressemble davantage à un quartier général de malfrats germanophones qu’à la propriété d’entrepreneurs jardiniers normands. Avant de décamper, le trio prend une arme pour chacun des membres. On ne sait jamais. (foreshadowing)


 

Le dernier voyage de la Peugeot noire

Alors que le groupe décide de conduire jusqu’au Grand Hôtel pour se reposer après toutes ces péripéties — rappelons que Séraphin est toujours en convalescence, ce dernier et Louise ressentent un certain malaise. Fiona, au volant, ne pense qu’à filer droit entre les fossés normands. Les premiers se retournent, et comprennent rapidement que la Peugeot noire trop bien connue se rapproche dangereusement de leur véhicule. Ils sortent leurs Luger tandis que Fiona, prévenue par Amadou, serre aussi fortement le volant qu’elle enfonce l’accélérateur. Pied au plancher, elle évite les balles de l’assaillant cagoulé tandis que ses comparses tentent de viser les pneus de la Peugeot : malheureusement ils manquent de chance, et le véhicule se rapproche. Louise décide alors de tourner le volant afin de déporter la Renault : alors que les deux véhicules se retrouvent flanc contre flanc, Fiona équilibre la trajectoire entre la manœuvre audacieuse de la chimiste et les attaques latérales de l’attaquant mystérieux. Soudain, l’automobile noire s’élance dans le fossé et voltige sur une étendue de plusieurs mètres. L’aviatrice freine, et tous reprennent leur souffle, armes au poing.

Dans le silence nocturne, ils entendent un râle, suivi d’un faible “aidez-moi” à l’accent américain. Ils se rapprochent prudemment, pour assister impuissants à un spectacle horrible. Brent, le buste empalé par son auto, lâche dans un dernier souffle “j'y étais presque…”. Ses yeux, passent d’atypiques à surnaturels lorsque, en mourant, leurs iris s’affinent pour devenir des yeux tout à fait reptiliens.

Après avoir repris leurs esprits et rationalisé les faits du mieux qu’ils le peuvent, les trois enquêteurs se posent. Louise et Séraphin étudient les papiers et autres documents du macchabée, qui semblent cohérents. Fiona quant à elle s’attarde sur une photo : il s’agit de Brent, plus jeune d’une décennie, et d’une femme brune lui ressemblant à son bras. Elle en conclut qu’il doit s’agir de sa sœur. Enfin, elle retourne la photo et découvre l’inscription “Brent et Louise”.


Suite à ces aventures, le groupe décide d’envoyer Amadou au poste de police pour raconter “qu'un homme vraisemblablement alcoolisé s’est tué en automobile sur la route”. L’enquête étant ouverte, l’agent intime au factotum de Séraphin de ne pas quitter Cabourg. Suite à quoi, le groupe s’effondre au Grand Hôtel pour dormir d’une nuit sans rêve.

Jour 6 : Jeu 24/04/1902

Le deuil et le mystère s’épaississent

Le lendemain matin, le groupe se rend chez London. Elle les accueille en larmes, déjà au courant de l’horrible nouvelle, les injuriant de tous les noms en disant qu’elle n’aurait jamais dû faire appel à eux. Fiona fulmine en sachant que London ne connaîtra jamais la nature monstrueuse de son ancien bon ami. Cependant, le trio tente de regagner la confiance de l’hôtesse en la consolant, et en rappelant que la police elle-même avait reconnu Brent comme l’assaillant à la Peugeot. La jeune femme comprend, mais son amertume d’avoir été près de revivre son idylle passée l’assombrit. Elle parvient tout de même à répondre à quelques questions du trio :

  • Brent avait-il une sœur ?

Oui, prénommée Louise. Elle a été assassinée par les Turcs en 1885 lorsqu’il était missionnaire dans les Balkans. (Cela rejoint ce que Ionesco avait partagé, mais London n’en doute absolument pas quant à elle).


  • La couleur des yeux de Brent a été remarquée… a-t-il toujours eu de telles pupilles ?

Oui, toujours, même il y a deux ans dès le début de leur relation. Magnifiques n’est-ce pas ?


  • Paul Smith est-il revenu ?

Toujours pas, il n’a donné aucune nouvelle. London est furieuse.


Suite à cet échange le trio quitte la demeure en présentant ses condoléances à London. Ils croisent la Comtesse de Frégueilles, accompagnée d’une quinzaine de domestiques, venue prendre soin de sa protégée. Suite à quoi, ils se rendent au centre-ville de Cabourg afin de faire des recherches sur le majordome — sans succès. Ensuite, ils se rendent en bord de mer afin d’échanger avec Ionesco, ce qui n’avance à rien de précis. Enfin, ils s’accordent à penser que tous les chemins mènent à Paris : échanger avec Echo concernant Brent et le bijou, et chercher le Dr Tarcaud via le Dr Lejeune. À 16h ils montent pour le dernier train direction la capitale, et arrivent à 21h gare Saint-Lazare.

S’inviter sur une scène de crime

Vers 21h30, le trio arrive en fiacre rue de Rivoli à leur destination. À leur stupéfaction, ils ne sont pas seuls : des badauds sont tenus à l’extérieur d’un périmètre maintenu par de nombreux agents de police. Les trois enquêteurs fendent la foule et se ruent sur celui qui semble être l’autorité de surveillance dans cette situation : l’homme leur apprend qu’un meurtre a été commis dans ce bâtiment, et qu’une enquête est en cours. Ainsi, les lieux ne sont pas accessibles. Aussitôt, Fiona enfile son personnage de bourgeoise outrée : se faisant de plus en plus pressante, elle invente habiter un appartement aux étages supérieures. Sentant que la conversation tourne en leur faveur, les compères parviennent à arracher du policier que la victime n’est autre qu’Echo. Feignant désormais de son meilleur désespoir d’être London elle-même, Fiona supplie de voir le corps de sa “chère sœur”. L’agent, n’en pouvant plus, laisse monter les trois enquêteurs.


Arrivés à l’étage fatidique, ils observent la scène - intouchée - et questionnent les forces de l’ordre chargées de l’enquête. Ils apprennent ainsi que vers 3h du matin, Mlle Echo Cartwright a été étranglée à l’aide d’une écharpe qu’elle porte encore autour du coup dans sa vasque de bain. L’appartement est en désordre, mais pas suffisamment pour que Louise ne voie pas le sac à main de la morte : ni une ni deux elle s’en empare et le glisse sous ses jupons, alors que les agents sont trop occupés à “calmer London”.


Jeu de cartes… de visites

Convaincus de tenir entre leurs mains une mine d’indices, le groupe décide de se rendre malgré l’heure tardive au bureau du Commissaire Grenier afin de disséquer la chose. Il les accueille et les fait asseoir dans son bureau fermé. Louise ouvre le sac et déverse délicatement son contenu sur le bureau : effets féminins, maquillage, miroirs… et de nombreuses cartes de visite. Les quatre passent les petits cartons en revue jusqu’à ce que deux retiennent leur attention :


  • Docteur Lejeune - chirurgien à la Salpêtrière


  • Finkielsztajn bijoux - rue des Hospitalières-Saint-Gervais


Le groupe sait désormais comment occuper sa journée le lendemain. Ils effectueront deux visites “hospitalières” : une en hôpital, une autre rue des Hospitalières-Saint-Gervais. D’autre part, Fiona en profite pour demander au Commissaire si l’un de ses contacts au Club Pythagore serait spécialiste en lézards et reptiliens : Joseph Guélin devrait être l’homme de la situation.

Jour 7 : Ven 25/04/1902

Visite non-médicale à l’hôpital

Dès 10h, Louise, Séraphin et Fiona se rendent à l’hôpital de la Salpêtrière en vue de rencontrer le Dr Lejeune. Ce dernier les aidera peut-être à remonter enfin la trace du Dr Tarcaud. Après une heure d’attente environ, ce dernier les accueille près de l’amphithéâtre où il donnait leçon : voyant le visage amoché de Séraphin il pense qu’il s’agit d’une visite médicale, mais Louise dément cette idée. Lorsqu’elle prononce le mot Tarcaud, le visage du médecin se fond à la couleur de sa blouse, et il leur intime de les suivre dans un cabinet fermé.

Une fois installés, il leur promet de répondre à toutes leurs questions si les enquêteurs jurent de ne pas prononcer ce nom : en effet, le Dr Tarcaud se serait révolté contre le gouverneur général de l’Indochine et, depuis, bien des puissants cherchent à l’éliminer. Il est devenu Eugène Doyen et exerce en tant que chirurgien ici-même, à la Salpêtrière. Il a véritablement abandonné son ancienne vie au profit de cette nouvelle. D’autre part Lejeune est en mesure de rapporter quelques informations concernant le Midnight Sun : cette bague venant de Chine, plus précisément du Yunnan, était précieuse aux yeux de Rance Cartwright.

“Acheter une bague pour l’anniversaire de maman”

Vers 13h, le trio poursuit sa journée d’investigation en se rendant au second point d’intérêt : la bijouterie Finkielsztajn. Ils se rendent donc rue des Hospitalières-Saint-Gervais, au cœur d’un ghetto juif. Les rues sont bondées, et tout un chacun s’affaire durant les dernières heures avant le début du chabbat. Le fiacre les dépose devant une boutique dont la devanture tient plus du receleur que du bijoutier. Malgré l’entrée peu prometteuse, Louise et Fiona décident de rentrer tandis que Séraphin reste à l’extérieur observer les alentours.

Les deux enquêtrices empruntent un sombre escalier, descendant jusqu’à un étroit guichet séparant son amont et son aval par d'épais barreaux. Une femme aux cheveux d’ébène et chaussant des lunettes noires les accueille d’une voix de roturière. Louise lui apprend qu’elle souhaite acheter un bijou pour l’anniversaire de sa mère. La femme — qui semble aveugle au vu de sa façon de se déplacer — appelle le fameux Finkielsztajn, qui semble être propriétaire de la boutique. Un petit homme assez âgé apparaît et les deux femmes réitèrent leur demande. Le patron intime à son assistante, Angelika, de partir en arrière-boutique. La chimiste demande innocemment à Finkielsztajn s’il n’aurait pas un bijou correspondant à la description du Midnight Sun, sans mentionner ce nom évidemment. 

L’homme lui répond qu’en effet une Anglaise lui a vendu un bijou correspondant à ces besoins, une semaine plus tôt. Il en demande une somme indécente et, Séraphin ayant évalué la bague au moins dix fois moins chère, les enquêtrices sont agacées. Elles acceptent cependant de marchander et lui disent qu’elle apporteront l’argent s’il leur montre la bague. Sa boutique étant désordonnée, il ne peut leur montrer sur le champ. Chabbat oblige, ils conviennent d’une transaction le lundi 28 au matin, dans une rue avoisinante du manoir de Louise pour échanger la bague contre cette somme astronomique. Inutile de préciser que le duo envisage d'entourlouper le vieil homme.


Après s’être rejoints dans la calèche afin d’échanger sur un plan d’action le lendemain, les enquêteurs ne peuvent s’empêcher de distinguer des accordéonistes jouant une musique endiablée aux quatre coins de la foule. Séraphin jurerait reconnaître les jardiniers. Quant à Fiona, une véritable épiphanie inespérée se présente à elle. Ressortant la photo de Brent et sa sœur, l’aviatrice est formelle : Angelika et Louise Spanner ne sont qu’une seule et même personne, bien vivante. Voilà des indices aussi riches qu’inquiétants. Fiona regrette de ne pas avoir essayé de s’introduire dans l’arrière-boutique.

Epreuve héroïque d’endurance : la course-poursuite la plus musclée de l’histoire des courses-poursuites

À peine arrivée chez elle que Louise entend sa sonnerie de téléphone. Elle décroche le combiné de bois pour entendre dans un soupir “À l’aide…” sur un fond d’accordéons. Ni une ni deux la chimiste téléphone à Séraphin, Fiona, mais également Grenier, pour qu’ils se retrouvent devant chez Finkielsztajn. Il fait désormais nuit noire, et les rues sont bien plus silencieuses. Pas de traces d’accordéons. En s’approchant, le quatuor découvre que la porte de la bijouterie est entrebâillée. Les enquêteurs descendent prudemment, éclairés par une lampe de Fiona. Une porte latérale donnant sur l’arrière-boutique est ouverte, révélant une mare de sang.

Endurci par les épreuves précédentes, le groupe ne bronche pas et en cherche la source : ils découvrent Finkielsztajn à terre, téléphone en main. Un sourire est entaillé dans sa gorge, il est trop tard pour le pauvre homme. Soudain un nouveau râle se fait entendre d’un peu plus loin : la lumière des enquêteurs révèle Angelika, au sol. Trop excitée par cette opportunité, Fiona se rapproche pour tenter de retirer les lunettes de l’assistante… mais cette dernière révèle un petit pistolet de poing, et tire droit dans la lampe de l'aviatrice !


La surprise les ébranle seulement quelques instants avant qu’ils ne décident de se lancer à la poursuite de la femme. Fiona allume son zippo, qui révèle un véritable dédale de tiroirs en bois allant du sol au plafond. Le pauvre macchabée ne mentait pas en disant qu’il lui faudrait du temps avant de retrouver la bague.

À l’avant, l’aviatrice et la chimiste talonnent Angelika dont ils ont vu l’ombre filer. Louise garde sa main gauche collée aux parois afin de ne jamais se perdre, tandis que Séraphin constate que le Commissaire est trop occupé pour les suivre : après plusieurs coups de feu tirés, l’antiquaire reconnaît les jardiniers-accordéonistes. Tout ceci n’était qu’une embuscade depuis le début !


L’adrénaline au corps et priant pour que le policier s'en tire (bien que ses chances sont maigres), le trio persiste, ne souhaitant pas perdre leur désormais unique piste pour retrouver le Midnight Sun. Fiona mène la bande, et après avoir réussi à suivre la femme non sans mal, la voit luttant dans une impasse cherchant à soulever une trappe avec difficulté. Elle y parvient, mais l’aviatrice la voit s’abîmer la cheville en se réceptionnant mal à l’étage inférieur… qui se révèle être un accès pour les égouts parisiens. Voyant leur proie détaler en clopinant, les enquêteurs se jettent sans hésitation dans les eaux puantes.

Fiona décide de s’installer sur ses appuis et, priant pour que son adresse soit au rendez-vous, décide de sortir son Luger et viser les jambes de la fugitive. Cette dernière, dont la force, la vitesse, et l’endurance ne cessent de stupéfier le groupe, esquive avec agilité. Elle prend même le temps de riposter avec son pistolet, mais heureusement Fiona évite la balle à son tour. Louise profite de cette altercation pour prendre les devants et se rue vers Angelika. Séraphin vérifie ses arrières : pas de traces des vauriens jardiniers, mais pas de trace du Commissaire non plus…


La fugitive poursuit sa course jusqu’à arriver vers ce qui semble être un déversement dans la Seine. Sans même se retourner, elle plonge et continue de nager à toute vitesse. Le sang de Séraphin ne fait qu’un tour et il l’imite : jetant son blouson et son Luger, il mesure sa nage crawlée à la première. Pourtant, sa nage est anormalement rapide et endurante… Louise décide de poursuivre Angelika sur les quais de Seine, parallèle. Fiona la talonne. Lorsque la femme aux cheveux noirs constate que le trio la suit toujours, sur terre et dans l’eau, sa frustration commence à se faire sentir, et le trio espère une perte de souffle. Pourtant, elle continue de nager, droit vers l’île Saint-Louis.

Voyant une opportunité dans un pont reliant les quais à la-dite île, Louise et Fiona montent sur l’édifice afin de surplomber Angelika : là, rassemblant tout son calme et contrôlant le tremblement de ses mains, Louise sort son Luger et vise le bras d’Angelika. Réussite ! La cible, épuisée et blessée, se laisse porter par le courant jusqu’à la berge de l’île. Séraphin la rejoint peu après, et les deux enquêtrices arrivent à leur tour. Les quatre, essoufflés et le cœur au bord des lèvres, signent d’un dialogue muet la fin de cette poursuite surhumaine. Résignée, la sœur de Brent se laisse même attacher par Fiona, qui n’est pas prête à remettre cette course au jour-même.


Séraphin voyant que les vauriens-jardiniers, depuis la rive d’en face, ont repéré le groupe avec leur protégée, enjoint tout le monde à se dissimuler dans une cour privée dont le portail est déverrouillé. À raison, car durant les pénibles heures qui suivent, les voilà qui sillonnent l’île de long en large et en travers, et relèvent chaque bâche à l’embarcadère de l’île. La nuit tombée, le trio décide de fouiller la fugitive évanouie. Quel soulagement indescriptible lorsqu’ils trouvent, enfin, une bague verdoyante qui ne peut être autre que le Midnight Sun ! Le joyau vert central brille d’une lumière phosphorescente, comme si une diode s’allumait à mesure qu’il est approché d’Angelika. Fiona assouvit enfin sa curiosité en levant les paupières de leur captive : des yeux gris cerclés de vert, à l’instar de son défunt frère.


Le trio en conclut que le Midnight Sun n’est, ni plus ni moins, qu’un détecteur à humains-reptiliens. Quelle responsabilité, et quel pouvoir que de l’avoir entre ses mains !

Dernières questions en suspens :

  • Qui a étranglé Echo Cartwright dans sa baignoire ?

  • Qu’est-il advenu du Commissaire Grenier ?

  • Les jardiniers brutaux exerçant chez London sont-ils eux aussi reptiliens ?

  • Que va-t-on faire du Midnight Sun maintenant qu’il est entre nos mains ? C’est un bijou avec un grand pouvoir, il est donc certainement convoité. Il est dangereux de l’avoir en sa possession. Doit-on le rendre à London ?

  • Que pourra nous dire Joseph Guélin du club Pythagore, spécialiste des reptiles en tous genres à propos du bijou ?

  • Que fait-on d'Angelika ?!


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