Au XVe siècle un érudit juif sicilien, Samuel ben Nissim Abulfaraj, se convertit au catholicisme puis quitte la Sicile pour l’Italie centrale où il fréquente les humanistes de la Renaissance dont le philosophe et théologien Jean Pic de la Mirandole (dont il devient probablement l’amant). Il traduit pour ce dernier des traités kabbalistiques, permettant ainsi à Jean Pic de la Mirandole de fonder la cabale chrétienne ou cabale de la Renaissance, qui applique les techniques de la kabbale hébraïque au Nouveau Testament. Cette cabale de la Renaissance se répand dans toute l’Europe occidentale et en particulier en Angleterre (John Dee) et dans le Saint-Empire (Rodolphe II). De nombreux mouvements occultes européens de la fin du XIXe et du début du XXe siècles s’en inspirent ou s’en prétendent les continuateurs : l’Aube dorée, la Thelema, etc. pour sa tradition anglophone, et la Rose-Croix et l’Ordo Templi Orientis pour sa tradition germanophone.
Au XIXe siècle, Paul-Louis-Bernard Drach, Juif alsacien converti au catholicisme, reprend et promeut la cabale chrétienne auprès des autorités ecclésiastiques, à la fois en France et en Italie.
À l’époque du jeu Maléfices, les deux traditions : cabale d’Europe du nord et cabale catholique, sont donc présentes – outre la kabbale hébraïque qui n’a bien sûr jamais disparu mais qui reste du domaine des érudits de religion juive.
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